"Dans l'article qui suit l'auteur se demande qui était le Chef de la Harka, il s'agit du grand Combattant qui s'est opposé héroiquement à l'armée Française : مولاي أحمد السبعي "
La chouette et la grenade
Les travaux de construction de la route reliant Al 3amchan à Tazougart, au croisement, en direction de Bou Denib ont détruit des sculptures, à même la paroi rocheuses, exécutées par la Légion Etrangère près de Kaf Azigza. Ce site comportait des dates (1913-1914) et trois objets en relief : une chouette,une grenade à sept flammes et un fusil. Ce qui nous intéresse ici c’est le rapport entre ces objets et l’histoire du Maroc d’abord et celle de notre région ensuite. Ce site historique a malheureusement disparu aujourd’hui. Ces photos ont été prises par Mr Rahmani Driss. Si la grenade à sept flammes avait existé bien avant l’occupation du Maroc par la France et avait donné son nom à un corps d’armée :les grenadiers ; elle a aussi donné un grand avantage à l’armée française sur les combattants marocains de la liberté. Le second symbole, celui de la chouette, est né au Maroc. « L’ordre de fantaisie de la « Chouette » est crée à Bou Denib le 13 septembre 1908, destiné à commémorer la défense du poste de Bou Denib. »p.121,Paul Doury. Le mot « Chouette » vient du message envoyé par le chef de la Harka de Bou Denib au commandant Fesch qui dirigeait la garnison de ce poste. « Si vous êtes valeureux, sortez de vos murs pour le combat ! Et vous jugerez quel est le plus noble de la chouette ou du faucon ! » Le commandant Flesch était le chef de l’armée de Bou Denib,quel est le nom du chef de la Harka marocaine ? Personne n’en sait rien. Paul Doury continue sur la même page : « Le blockhaus de Bou Denib résiste dix huit heures aux attaques furieuses de vingt cinq mille assaillants dont les assauts restent infructueux jusqu’à l’arrivée du colonel Alix le 5 septembre 1908 et met en déroute la harka,la chouette avait eu raison du faucon. » Nous sommes loin de la fameuse réplique : « Tirez les premiers Messieurs les Anglais ! » Effectivement avec des grenades et des armes à répétition et un blokhaus haut de plusieurs dizaines de mètres :la Gara ou El 3assa surplombant Taos-Bou Denib,les Français, retranchés dans leur construction, et tirant le Marocain armé de Bouchfer,ne pouvaient être défaits.Déjà une mentalité de bravoure,de chevalerie et d’honneur mourrait avec ces hommes venus de toutes les tribus du Maroc face à une mentalité mercantile et pragmatique qui ne voyait en cette guerre que ses intérêts. Les intérêts d’une bourgeoisie colonialiste descendante de celle qui s’était débarrassé de ces vieilles valeurs aristocratiques depuis 1789.Nous retrouvons tout le long de la saga marocaine ces chants où le combattant marocain défiait l’armée française de descendre se battre sur le terrain d’homme à homme et d’arrêter de tirer du ciel avec ses avions ou de tirer avec les mitrailleuse à partir des meurtrières de ses blokhaus ! Taragrute n ghur itran as i d ikate (C’est de l’avion près des étoiles qu’il me tire dessus) Tussey sin iromin ar d i tegar el kor d wafa (A bord deux Français qui jettent des bombes et du feu) I ku sbah n tifawt ar agh d i ts’himi (Chaque matin il –l’avion-tonne au dessus de nos têtes) A ta mec ibzey o romiy i sirs el mehbula (Si le Français est valeureux qu’il laisse la mitrailleuse A tit nemserwat ard iqim ca hezodi et qu’il vienne se battre jusqu’au dernier vêtement) Pou conclure,je voudrais signaler la valeur symbolique de la chouette dans la culture marocaine. Oiseau craint et respecté depuis sa dispute avec le prophète Suleiman !
Moha SOUAG.
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